« Nous avons besoin de transparence, d’ouverture, de donner à voir »

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C’est avec ce désir d’ouvrir grand les portes de la Solidarité, d’expliquer les missions et de partager les expériences que Véronique Guion de Meritens, nouvelle Directrice générale adjointe, vient de prendre ses fonctions. Rencontre avec une femme passionnée par le service public.

Née à Cenon, Véronique Guion de Meritens est issue d’une famille aux solides attaches girondines, et plus particulièrement ancrée en Entre-deux-Mers. Pourtant, son père étant fonctionnaire à La Poste puis à France Télécom, dès sa petite enfance, elle rejoint le Grand-Est où se dérouleront ses études, à Strasbourg, mais aussi avec un crochet normand via Caen. Avec une solide formation en droit, devenue juriste, Véronique a hérité de la passion paternelle pour le service public, pour la collectivité humaine en général et c’est tout naturellement la branche publique du droit qu’elle a choisie. Fraîchement diplômée, elle rejoint à Colmar, le Département du Haut-Rhin et son service juridique. « La chose publique me passionne » scande cette femme franche et directe lorsqu’elle évoque son parcours. Une sorte d’ADN qui va ponctuer toutes les étapes de sa vie professionnelle jusqu’à son arrivée en Gironde.

 

Le social, choc et révélation

C’est par hasard qu’elle rejoint ensuite les services sociaux du Département du Bas-Rhin et, plus précisément, le développement social des quartiers à Strasbourg.

« J’ai vécu à la fois un choc et une révélation, souligne-t-elle, et les professionnels que j’ai encadrés m’ont beaucoup appris, ils ont ouvert mes petites fenêtres mentales ».

Un choc qui vaut dans l’autre sens, car dans les années 1990 aucun juriste ne tient un tel rôle d’encadrement dans la sphère sociale publique. Pourtant son approche toute personnelle face aux problèmes et aux situations rencontrés, mixée à l’expérience des équipes sociales, vont générer de nouvelles habitudes et des réussites à la clé. Très attachée au management et à l’évolution de ses coéquipiers, elle œuvre à la mise en place du fonds solidarité logement, de l’aide sociale générale. Elle met en place l’aide personnalisée à l’autonomie des personnes âgées et planche sur les dossiers épineux liés aux personnes handicapées.

 

Le choix du féminin singulier

Carte blanche lui est alors donnée pour monter son service dédié aux personnes âgées et aux personnes vivant avec un handicap, tant au niveau des recrutements que de la restructuration des locaux. Véronique se souvient avec bonheur :

« J’ai fait le choix de recruter, comme collaboratrices ou assistantes, prioritairement des jeunes femmes seules avec un ou des enfants. J’ai assumé ce choix personnel de discrimination positive, comme on peut l’appeler ».

L’image de son service gagne en dynamisme et toutes les jeunes femmes qui s’adaptent à la perfection aux agents déjà en place, réussiront le concours administratif auquel elles se présenteront. Devenue ensuite Directrice générale adjointe la solidarité, elle prend en charge l’action sociale territorialisée, incluant l’aide sociale à l’enfance, l’insertion, l’aide personnalisée au logement, entre autres compétences liées au terrain mais là aussi à un art consommé du management. Après treize ans passés au Conseil général du Bas-Rhin, avec son époux, également fonctionnaire dans un autre département, ils décident de partir ensemble vers Nantes.

 

Comme les Canaris

Nouveau choc culturel pour Véronique qui rejoint donc le Département de Loire-Atlantique même si son approche du management l’a préparée à l’ambiance qu’elle rencontre à la Direction générale adjointe de la solidarité :

« On parle souvent du jeu collectif de l’équipe de football de Nantes, les Canaris et, au Département, le nouveau Directeur général des services a impulsé une créativité, un mangement basé sur le sens du collectif qui a été reconnu partout en France » commente-t-elle.

En pionnière, la Loire-Atlantique déconcentre ses services et, sur les territoires, avec ses différents pôles, vise au rapprochement des compétences interservices. Des ponts qui contribuent à une meilleure lisibilité et à une efficacité accrue. La Gironde a procédé de la même manière, toutes ces dernières années. Prenant en main la Direction générale du territoire, Véronique Guion de Meritens va expérimenter de fait ce fonctionnement moderne et transversal.

 

Cent cinquante métiers

Sa direction regroupe cent cinquante métiers différents regroupant de nombreuses politiques publiques, reposant sur un mangement exigeant, une organisation au cordeau et un travail puissamment collectif :

« Un agent d’un pôle routier et une assistante sociale ne parlent pas le même langage et n’ont pas les mêmes codes, il a fallu trouver des points d’échange. C’est très enrichissant car ils travaillent bien animés par les mêmes valeurs, portés par le même sens du service public départemental » précise-t-elle.

Au rang de ses grands chantiers nantais, citons le développement social local ou encore la valorisation du métier des assistantes familiales pour qu’elles soient considérées pleinement comme agents du département mais aussi la réforme de l’aide personnalisée à l’autonomie des personnes âgées et la modernisation minutieuse de l’aide sociale à l’enfance. Pourtant, après dix-sept ans de missions enthousiasmantes, Véronique a besoin de s’atteler à un autre challenge, à de nouveaux défis…

 

Pas une lune noire

Pascal Goulfier partant à la retraite, c’est naturellement la Direction générale adjointe de la solidarité, en Gironde qui interpelle l’enthousiasme renouvelé d’une manager toute prête à prendre de plein fouet un autre choc culturel. Pour autant, les liens et similitudes entre Gironde et Loire-Atlantique créent un climat bienveillant lorsqu’elle prend ses fonctions :

« J’ai eu un très bon accueil, ici, j’ai rencontré des professionnels qui ont une vraie expertise de terrain et un sens aigu de l’engagement ». 

Quels challenges doit-elle relever ? Quels défis ? Pour elle, il convient de structurer finement une direction essentielle portant les politiques primordiales de la collectivité, de trouver des règles du jeu nouvelles pour concilier les décisions centrales et le travail de terrain, pour que tous se retrouvent autour d’une vision stratégique.

« Nous avons besoin de transparence, d’ouverture, de donner à voir. La Direction de la solidarité n’est pas un gros navire, une sorte de lune noire inaccessible. Elle est clairement rattachée à la cause humaine, humaniste que défend la collectivité départementale. Nous sommes tous et toutes agents du Département, quels que soient nos métiers et notre place ».

 

Cheval de bataille collectif

Pour la nouvelle Directrice générale adjointe à la solidarité, il s’agit non seulement d’innover mais aussi

« d’aller au bout de chaque projet. Nous devons être capables de mettre en place des calendriers, avec des dates claires pour livrer des résultats attendus. Il faut, ensemble, procéder à un réel aménagement de cette maison qui, j’insiste, porte l’identité du Département ».

Et si elle compte porter une attention toute particulière à la protection de l’enfance dont elle connaît les difficultés, elle sait pouvoir compter sur les professionnels qui sauront se saisir des nouveaux dispositifs et moyens pour faire évoluer les situations les plus complexes.

« L’aide sociale à l’enfance doit être l’affaire de tous, de toutes nos équipes au-delà des agents concernés. Il doit en aller de même de chacun de nos projets, y compris avec tous nos partenaires du champ social, je pense en particulier aux associations avec qui nous devons travailler dans une proximité renforcée. Notre cheval de bataille doit être en permanence collectif ».

Bienvenue Madame la Directrice, bienvenue Véronique.